Famille

Femmes au Vietnam : caractéristiques et rôle social

Au Vietnam, la loi sur l’égalité des sexes existe depuis 2006, mais les écarts de salaires entre hommes et femmes persistent dans de nombreux secteurs économiques. Les femmes issues de minorités ethniques représentent un tiers de la population féminine totale, mais elles restent sous-représentées dans les sphères politiques nationales. Malgré une forte participation au marché du travail, le taux de femmes occupant des postes de direction demeure inférieur à la moyenne mondiale. Les archives historiques font état de figures féminines majeures, parfois célébrées officiellement, parfois reléguées à des rôles secondaires ou effacées selon les périodes.

Femmes vietnamiennes à travers l’histoire : figures, résistances et héritages

Parcourir la trajectoire des femmes vietnamiennes, c’est traverser des siècles où se mêlent actes de bravoure et luttes discrètes. Du règne des sœurs Trưng aux mouvements révolutionnaires du XXe siècle, l’héroïsme féminin occupe une place à part dans la culture vietnamienne.

Au Ier siècle, les sœurs Trưng déclenchent la première révolte contre la domination chinoise. Leur empreinte habite la mémoire nationale : statues, fresques, cérémonies, tout rappelle la portée de leur engagement. À leurs côtés se dressent des figures telles que Bà Triệu, combattante du IIIe siècle, ou Nguyễn Thị Định, qui dirigeait des bataillons féminins au sein de la Union des femmes du Vietnam lors de la guerre du Vietnam.

Des générations de femmes, dans les rizières, dans les usines ou sur les bancs d’université, puisent dans cet héritage. Leur rôle se redéfinit constamment, entre traditions héritées et conquête de nouveaux espaces dans la société.

Voici trois aspects qui traversent cette histoire longue :

  • Résistances féminines face à la colonisation
  • Transmission familiale du sens du devoir
  • Évolution du statut social, entre tradition et émancipation

Le parcours des vietnamiennes déjoue toute vision linéaire. Les récits oscillent entre contraintes patriarcales et affirmation de soi, parfois dans l’ombre, parfois en pleine lumière. Les documents d’archives, les récits transmis oralement et les commémorations publiques éclairent la richesse et la complexité de ces destins.

Quel rôle pour les femmes parmi les minorités ethniques du Vietnam ?

Dans les hautes terres du nord, la vie des femmes issues des minorités ethniques révèle une mosaïque de responsabilités et de savoir-faire. Chez les Hmong, Dao, Tày ou Thai, la femme est souvent dépositaire de la transmission culturelle et gardienne du foyer. Mais son influence dépasse le cercle familial : elle coordonne les cultures, fabrique des objets artisanaux, gère la vente sur les marchés, transmet les gestes du tissage et du teinture, perpétuant ainsi un patrimoine vestimentaire unique.

Organisation familiale et enjeux sociaux

Les modèles familiaux changent selon le groupe ethnique. Les Tày privilégient la lignée paternelle, tandis que chez les Khmer ou les Chams, les femmes disposent d’une marge de manœuvre plus large dans la conduite du foyer et la prise de décisions. Cette polyvalence s’exprime à travers la gestion des ressources, la préservation de la langue, des rites et l’arbitrage des tensions locales.

Trois exemples illustrent cette présence dynamique :

  • Transmission des récits et chants ancestraux
  • Participation au commerce local et régional
  • Adaptation aux défis contemporains, du tourisme au changement climatique

L’essor du tourisme modifie progressivement la place des femmes. Certaines deviennent guides ou médiatrices culturelles, valorisant leur expertise. Entre diversité linguistique, savoirs agricoles et adaptation aux mutations de leur environnement, les femmes des minorités du nord endossent des rôles-clés au cœur de leur communauté.

Femmes vietnamiennes modernes travaillant en coworking

De la tradition à la modernité : la place des femmes dans la culture vietnamienne contemporaine

Aujourd’hui, l’image de la femme vietnamienne se dessine entre les lignes de la tradition confucéenne et les élans d’une économie en plein essor. À Hanoï comme à Ho Chi Minh-Ville, on la retrouve partout : entre marchés flottants du delta du Mékong, open-spaces climatisés ou universités animées. Le áo dài, robe iconique, demeure un symbole, porté aussi bien lors des cérémonies que dans la vie de tous les jours, tandis que la modernité s’incarne aussi dans le choix de carrières nouvelles et l’engagement dans la société civile.

Les vietnamiennes occupent désormais le devant de la scène. Dans l’enseignement, la médecine, la technologie, elles font la différence par leur expertise et leur capacité d’initiative. Le ministère du travail chiffre à 48 % la part des femmes dans la population active. Cette évolution bouscule les repères, entre aspirations individuelles et attentes collectives. Le modèle de la mère pilier du foyer cohabite aujourd’hui avec celui de l’entrepreneure, de la militante ou de la cadre dirigeante.

Quelques domaines où leur influence s’affirme :

  • Leadership dans l’industrie textile et l’export
  • Activisme croissant pour l’égalité des droits
  • Rôle pivot dans la diaspora, du Vietnam à l’Europe et l’Amérique du Nord

La société vietnamienne contemporaine se renouvelle au contact de ces évolutions. Les nouvelles générations revendiquent une plus grande autonomie, sans pour autant couper les liens avec leurs racines familiales. Cette capacité à se réinventer tout en honorant l’héritage donne aux femmes vietnamiennes une place à part, au cœur des transformations du pays.

Le portrait des femmes du Vietnam ne cesse de se redessiner, entre fidélité à la mémoire, invention de soi et conquête de nouveaux horizons. À mesure que la société se transforme, elles tracent des chemins inattendus, prêts à surprendre encore, et à inspirer bien au-delà des frontières du pays.